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    Mawlâya sallî wa sallim dâ'iman abadan
    `Alâ habîbika khayri l-khalqi koullihimi

    (Ô mon Maître, accorde Ta prière et la Paix continuellement et pour toujours
    A ton Bien-aimé, le meilleur de toute la Création)


    Mouhammadoun sayyidul Kawnayni wa th-thaqalayn
    Wal farîqayni min `ourbin wa min `ajami

    (Mohammed est le maître des deux mondes et des deux espèces
    Et le Maître des deux groupes, les Arabes et les non-Arabes)


    Houwa l-habîbou l-ladhî tourjâ chafâ`atouhoû
    Li koulli hawlin mina l-ahwâli mouqtahami

    (Il est le Bien-aimé dont l'intercession est espérée
    Pour toute forme de détresse qui touche quiconque)


    Thoumma r-ridâ `an ‘Abi Bakrin wa `an `Oumarin
    Wa `an `Aliyyin wa `an `Outhmâna dhil karami

    (Puis, nous te demandons d'agréer Abou Bakr et Omar
    Ainsi que Ali et Othmane le généreux)


    Yâ rabbi bil Moustafâ balligh maqâsidana
    Wa ghfir lanâ ma madâ yâ waçi`a l-karami

    (O Seigneur ! Par (le rang élevé de) l'Elu, fais nous atteindre nos buts
    Et pardonne-nous ce qui est passé, ô Toi qui est Immensément Généreux)








    Voile islamique :


    Plusieurs passages du Coran font allusion aux vêtements, et notamment au "voile", de la femme musulmane (Coran sourate XXIV, versets 31 et 60 ainsi que sourate XXXIII, verset 59). Le Coran insiste sur le principe suivant : Il est recommandé principalement aux croyantes de ne pas exposer leurs agréments (parures et atours corporels). Au sujet du vêtement, aucune description précise n'est faite dans le Coran mais seulement dans la Sunnah. Le vêtement ne doit pas être serré ou transparent, ne pas attirer les regards ni ressembler aux vêtements des mécréants. voir aussi Hijab.
    Les termes suivants renvoient également au voile islamique : khimar, choudar, malhafa, safsari, haik, izar, litham ou encore mal'a, niqab, abaya, tarha, bourqou, tchador(Iran), tcharchefe et bachlik (turquie), purdah (Inde) et taguelmoust (Touareg). Les tissus, la manière de le porter et la signification changent d'une région à une autre selon les traditions
    .

    An-Noûr   24 - 31


    Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. 



    AL-AHZâb 33 - 59 


    Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. 

     

    1 Définition du hijab et de l'habit islamique de la croyante


    1.1.: Le Hijab en bref


    Contrairement aux fausses idées qui sont véhiculées depuis un certain nombre d'années, le voile de la femme en Islam (appelé communément "Hijâb" dans le vocabulaire juridique) n'est en aucun cas le symbole d'une revendication politique ou idéologique, ni une marque de soumission et d'infériorité quelconque par rapport aux hommes et encore moins un simple vêtement traditionnel, lié à certaines cultures.


    1.1.1. Double dimension du Hijab


    En portant le voile, la femme musulmane


    - Fait acte de soumission et d'obéissance envers Allah (première dimension),


    - Agit pour sa protection morale, en préservant sa pudeur et sa chasteté (deuxième dimension).


    Allah az zawjal, dans le Coran, après avoir ordonné aux hommes de garder le regard baissé, demande au Prophète Muhammad (saw) de s'adresser aux croyantes en ces termes:


    Sourate An nour, verset 31 :


    "Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes...."


    Première dimension évoquée:


    En lisant ce passage coranique, chacun peut se rendre compte qu'il ne laisse place à aucune ambiguïté: C'est Allah Lui-même qui ordonne, par le biais de Son Messager (saw), aux femmes de ne montrer de leurs atours, en présence d'hommes étrangers, que la partie qui en paraît.: Le respect d'une tenue vestimentaire bien particulière pour la femme relève de ses devoirs envers Allah Subhanahou wa ta'Ala.


    Deuxième dimension évoquée


    On comprend aussi que cette prescription divine est liée à la protection de la chasteté et, par extension, à la dignité de la femme.


    Prise sous cette perspective, on se rend compte que le fait de couvrir certaines parties du corps constitue un bienfait indéniable pour la femme.


    1.1.2. Parties du corps que la femme peut laisser paraître:






    Pour ce faire, il faut se référer aux explications qui ont été apportées à ce sujet par les compagnons (radhia Allahou anhoum), par les savants et par les commentateurs musulmans des premiers siècles de l'Islam.


    A ce sujet, l'interprétation qui a été retenue par la majorité des commentateurs du Coran  est celle qui a été donnée par Ibn Abbâs (radhia Allâhou anhou). Selon lui, le terme "ce qui en paraît" désigne les deux mains et le visage.


    Il est également intéressant de prendre en considération la réaction des femmes musulmanes à l'époque du Prophète Mouhammad (saw) lorsque ce verset fut révélé:


    L'Imâm Boukhâri r.a. rapporte à ce sujet les propos de Aîcha (radhia Allâhou anha):


    "Qu'Allah fasse miséricorde aux premières femmes émigrées; dès que le verset "qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines" fut révélé, elles découpèrent le drap qu'elles portaient (au dessus de leurs vêtements) et l'utilisèrent pour se couvrir la tête (ainsi que leur cou et leur poitrine). "


    Le second verset qui évoque l'obligation de porter le voile est le 59ème de la Sourate 33, dans lequel Allah dit:


    "Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux."


    Le mot arabe employé dans ce verset et qui a été traduit par "grands voiles" est "jalâbîb".


    Encore une fois, s'il existe des divergences quand à la nature, la forme et la taille exacte de ce voile, il y a cependant unanimité entre tous les commentateurs du Qour'aane sur un point: ce voile en question recouvre entièrement la tête et les cheveux. (imposé aux épouses du Prophète (saw))
    Enfin, la nécessité de porter le Hijâb a été explicitement évoquée par le Prophète Mouhammad (saw) dans la célèbre Tradition rapportée par Aboû Dâoûd:


    Aïcha (radhia Allâhou anha) raconte qu'une fois, sa sœur, Asma (radhia Allâhou anha) entra chez le Prophète Mouhammad (saw) avec des vêtements transparents. Le Prophète Mouhammad (saw) se détourna d'elle et dit:


    "Ô Asma, quand la fille devient pubère, il ne convient pas de voir d'elle une autre partie que celles-ci (et il lui indiqua le visage et les mains)." (Hadith Moursal)


    Ces trois références que nous venons de voir prouvent au moins deux choses:

    1- Le port du "Hijâb" est bien une prescription divine.


    2- Les cheveux de la femme faisant partie du "awrah", il est donc nécessaire de les couvrir en présence d'étrangers, au même titre que les autres parties du corps, exception faite du visage et des mains.



    1.1.3. Passons en revue les principales objections au port du Hijab:


    1ère Objection:


    Le Hijâb ayant pour objectif desauvegarder la pudeur, si une femme a un comportement chaste et empreint de modestie et de retenue, pourquoi donc devrait-elle le porter ?


    Ce genre de question peut se poser si on ne se réfère qu'à la deuxième dimension du "Hijâb" qui a été évoquée plus haut.


    Par ce genre de discours, on oublie la première dimension qui est, pourtant, beaucoup plus importante: L'acte d'Adoration envers Allah Subhanahou wa ta'Ala.


    En effet, si le port du "Hijâb" a, effectivement, un rôle actif dans la protection de la pudeur, il n'en reste pas moins qu'il s'agit surtout d'une prescription divine et absolue, dont l'application de la part de la croyante doit être inconditionnelle.


    En d'autres mots, on pourrait dire qu'il y a là deux choses bien distinctes:


    · La première, c'est le commandement de la part d'Allah de se couvrir les cheveux, qui font partie du "awrah" de la femme.


    · La seconde, c'est le devoir pour celle-ci de toujours agir pour protéger sa pudeur.


    Il ne s'agit pas d'oublier l'avertissement sévère lancé par Allah Subhanahou wa Ta'Ala dans le Coran à l'attention de ceux qui avaient justement cette fâcheuse habitude de ne pratiquer que de façon partielle les commandements qui leur était révélés:


    "Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste ? Ceux d'entre vous qui agissent de la sorte ne méritent que l'ignominie dans cette vie, et au Jour de la Résurrection ils seront refoulés au plus dur châtiment, et Allah n'est pas inattentif à ce que vous faites." (Sourate 2 / Verset 85)


    De la même manière, il est important de rappeler ici qu'il y a une responsabilité associée au port du Hijab:


    Autant c'est une prescription divine et donc un acte d'adoration envers notre Seigneur, autant le comportement de la soeur doit s'associer à cet acte de dévotion.


    Il s'agit de mettre en pratique ce que l'islam ordonne comme enseignement de l'éthique vis à vis de Dieu, de soi et des autres (Khoulouq mâ Allah, mâ an nafs, mâ an nâs)


    La responsabilité du hijab sera donc mise en avant d'une part par le fait de porter le hijab pour Allah az Zawajal et d'autre part, par la mise en pratique de cette adoration dans le comportement islamique de la croyante.


    2ème objection:


    Ce qui importe aux yeux d'Allah, c'est la pureté et la sincérité du cœur. L'apparence physique ou la tenue vestimentaire Lui importe peu. Ce n'est pas parce qu'une femme ne portera le voile que cela portera atteinte à la Majesté d'Allah...


    Il faut rappeler qu'Allah n'a pas besoin de notre adoration mais nous avons besoin de LUI. Par ce biais, il est certain que la personne qui ne respecte pas ses obligations religieuses ne cause aucun tort à notre Seigneur mais se porte préjudice à elle seule.


    C'est en effet elle et elle seule qui aura à rendre compte devant Son Créateur de ses faits et gestes.


    En sus de cela, rappelons que l'on est musulman (soumis à notre Seigneur) quand on déclare prendre pour soi et sous pleine acceptation les principes des 5 piliers de l'islam et des 6 piliers de la foi.


    Nous rappelons donc qu'il n'y a pas de musulmans pratiquants ou non pratiquants. Il n'existe pas de distinction entre la foi et la pratique quotidienne. Le Coran est on ne peut plus clair à ce sujet quand il lie, dans un très grand nombre de versets, la réussite éternelle aussi bien à la foi ("Îmâne") qu'aux bonnes pratiques ("Âmâl Swâliha").


    En effet, l'Islam se caractérise par le fait qu'il représente un véritable mode de vie:


    La pratique du musulman ne se limite pas à l'observation des seules pratiques rituelles, telles que la prière, le jeûne, l'aumône etc.. En fait, tous les aspects de son existence que ce soit au niveau de sa conduite (dans ses relations avec autrui, dans son comportement au sein de la société, dans ses transactions etc..), mais également sa façon de satisfaire ses besoins essentiels et fondamentaux (manger, boire, se vêtir etc...) sont concernés par les principes inspirés des sources fondamentales de l'Islam: Le Coran et la Sunnah.


    Preuve par la Sourate 6 / Versets 162 et 163)


    "Dis : "En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. A Lui nul associé ! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre."


    1.1.4. En conclusion:


    La foi du musulman, qui se loge au fond de son cœur, se doit de rayonner sur toute sa personne et de lui dicter sa conduite.


    C'est pourquoi il est inconcevable, pour un musulman, de minimiser certaines obligations divines. Auquel cas, cela reviendrait pour lui à s'octroyer le droit de "faire le tri" entre les prescriptions d'Allah et de déterminer lesquelles peuvent être abandonnées, car sans importance... Son titre de "musulman" ou "musulmane" (littéralement, soumis (e)) perdrait alors tout son sens...



    2. le vêtement islamique.


    2.1. le hijab et le jilbab de la femme musulmane à travers le Coran et la Sunna : épître du Sheikh al Albâni(Rahimahou Allah)


    A travers cet épître, nous reprendrons incha'Allah, les 8 conditions qui doivent être appliquées à l'habit de la femme musulmane lorsqu'elle sort de chez elle ou lorsqu'elle est mise en présence d'étrangers :


    I : Il doit couvrir tout le corps sauf le visage et les mains :


    Preuve par la sourate An nour, verset 31 :


    « Et dis aux croyantes qu'elles baissent leur regards et qu'elles gardent leur chasteté, et qu'elles ne montrent de leur parure, que ce qui en paraît, et qu'elles rabattent leur voile sur leur poitrine ; Et qu'elles ne montrent leur parure, qu'à leur mari, ou leur père, ou au père de leur mari, ou à leurs fils, ou aux fils de leur mari, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs...Et repentez-vous tous devant Dieu, ô croyants. Peut-être serez-vous gagnants. »


    Par ce verset , il y a donc bien l'apport de preuve que seuls, le visage et les mains ne peuvent paraître, alors que tout le reste du corps doit être à l'abris du regard.


    II : Etre épais, non transparent


    La transparence ne fait qu'ajouter à la femme la beauté et l'attirance de la convoitise masculine notamment.


    Le Prophète (saw) dit à ce propos :


    « Il y aura dans ma communauté des femmes habillées, mais nues, sur leur tête il y a comme des bosses de chameaux, maudissez-les car elles sont maudites » et il (saw) ajoute : « Elles n'entreront pas au Paradis et ne sentiront pas son odeur, bien qu'on puisse sentir son odeur de telle et telle distance. »


    III : Ne pas être une parure en lui même


    La preuve est apportée par le verset 33 de la sourate les Coalisés :


    « Tenez vous digne dans vos foyers, et ne vous montrez pas de la façon dont on se montrait lors de l'ancienne ignorance... »


    Le but du vêtement islamique est de protéger la chasteté de la femme en la préservant du regard de séduction et en élevant sa dignité. Il serait donc inconcevable que ce vêtement deviennent une parure lui même, attirant donc sur lui et par la même sur la croyance, le regard de l'homme.


    IV : Etre ample, non serrant :


    Rappelons que l'Islam a déterminé le port du vêtement selon deux buts :


    1) Couvrir la nudité


    2) Parer le corps


    Dans la sourate 7, verset 26, Dieu Exalté dit :


    « Ô fils d'Adam ! Nous avons effectivement fait descendre sur vous des vêtements cachant vos parties honteuses ainsi que des parures »


    V : Ne pas être parfumé :


    La femme doit faire tout son possible pour éviter que l'homme ne se retourne sur elle. De la même manière cela ne sera pas possible si elle se parfume pour sortir de la maison, laissant ainsi une traînée de parfum qui la suivrait au cours de ses déplacements, provoquant, de la sorte, l'attirance de l'homme sur elle.


    Le parfum enivre, c'est une évidence ! Il n 'y a donc pas sujet à polémique sur l'interdiction pour la croyante de se parfumer pour sortir de chez elle.


    Elle peut par contre user de tous les parfums qu'elle désire chez elle, mais avant de sortir, elle doit s'assurer que le parfum s'est évaporé, si ce n'est pas le cas, qu'elle fasse le ghousl avant de sortir.


    Les hadiths suivants apportent les preuves nécessaires à l'affirmation avancée.


    Abî Moussa al Ash'arî a dit que le Prophète (saw) a dit : « toute femme qui se parfume puis passe devant les gens pour qu'ils sentent son odeur, est une fornicatrice. »


    On a raconté qu'Abou Houraira (rar) rencontra une femme dont le parfum fut répandu. Il lui demanda : « O servante du Tout-Puissant ! Etais-tu à la mosquée » - Oui répondit-elle – T'es-tu parfumée ? » - oui. Et Abou Houraira (rar) de poursuivre : « J'ai entendu mon bien aimé Aboul-Qasim (un des nom du Prophète) (saw) dire : « Dieu n'accepte pas la prière d'une femme dans la mosquée après s'être parfumée jusqu'à ce qu'elle revienne chez elle et fasse une lotion comme celle pour se purifier de ses menstrues (ghousl) ».


    VI : Ne pas ressembler à l'habit de l'homme


    Le Prophète (saw) a déclaré qu'il était interdit à l'homme ou à la femme de changer la nature première de sa création.


    Il (saw) a maudit les hommes qui prennent l'apparence des femmes et les femmes qui prennent l'apparence des hommes (rapporté par Al Boukhary et les autres.)


    Entre dans ces apparences, la manière de parler, de se mouvoir, de se vêtir, ...


    La plus grand mal qui puisse toucher la vie et la communauté est de s'écarter de la saine nature et de se rebeller contre ses lois. Or, la nature comprenant un homme et une femme, chacun pourvu de ses caractéristiques propres, le fait de féminiser l'un ou de masculiniser l'autre dénote un signe évident de chaos et de dégradation des mœurs.


    Selon un hadith rapporté par At Tabari, le Prophète (saw) a maudit dans ce monde et dans l'au delà les hommes que Dieu a créé en tant qu'êtres masculins, mais qui se sont efféminés, en prenant l'apparence des femmes.


    Il a même cité les femmes que Dieu a créées en tant qu'être féminin, mais qui se sont virilisées en prenant l'apparence des hommes.


    VII : Ne pas ressembler à l'habit de la non-musulmane :


    Il n'est pas permis aux musulmans d'imiter les pratiques des non-musulamans, que se soit dans leurs adorations, leurs pratiques usuelles ou leur pratiques cultuelles, culturelles ou quotidiennes.


    Il y a des sourates nombreuses qui rappellent cela, notamment :


    -L'Agenouillée (Al Jâthiyya), v 16/17


    -Le Tonnerre (Ar Ra'd), v 36/37


    -Le Fer (Al Hadîd), v 16.


    Je citerai un hadith de Abdillah Ibnou Amr Ibnou Ass selon lequel le Prophète (saw) a dit (en voyant deux étoffes traitées au safran) : « Ceci fait partie des vêtements des mécréants, alors ne les porte pas. »


    VIII : Ne pas être un habit de renom


    C'est-à-die par exemple un vêtement de grand marque ou très cher.


    Dans un Hadith rapporté par Ibn Omar, le Prophète (saw) dit : « Celui qui revêt un habit de renommée sur Terre, Allah lui fera revêtir un habit d'humiliation le jour de la Résurrection, puis l'enflammera. »


    Ceci préserve le croyant de la vanité et de la vantardise, ainsi que la concurrence entre les gens par des apparences futiles.


    Wa Allahou ‘alem (Dieu est le plus savant)











    • Professeur Mahmoud Azab   

    Dans la Sourate 7, verset 46, le texte, qui évoque l'au-delà dit : « Un voile épais est placé entre le Paradis et la Géhenne (.). » Là, le mot hijab en arabe prend clairement le sens de rideau de séparation, comme dans les sept autres Sourates, même si le contexte est différent.


    La Sourate 17, verset 45 aborde la protection « virtuelle » que Dieu apporte à Son Prophète lorsqu'il lit le Coran : « Quand tu lis le Coran, nous plaçons un voile épais entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future ».


    La Sourate 19 verset 17 le mot voile est utilisé pour figurer la distance géographique que l'on met volontairement entre soi et d'autres : « (V16) Mentionne Marie, dans le Livre. Elle quitta sa famille et se retira en un lieu vers l'Orient. (V 17) Elle plaça un voile entre elle et les siens.


    Dans la Sourate 33, verset 53, le texte indique à ceux qui sont invités à entrer dans la demeure du Prophète et éventuellement à y prendre un repas, la conduite qu'ils doivent y avoir. La Sourate leur recommande de ne pas s'attarder après avoir mangé et de se retirer sans entreprendre de conversations familières après le repas. Et ajoute : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites le derrière un voile. Cela est plus pur pour votre cour et pour le leur ». Là aussi, le mot hijab à le sens de rideau et non pas celui du voile que l'on veut poser sur les têtes des femmes. Et ce n'est qu'en s'adressant aux épouses du Prophète que l'on doit le faire derrière un voile.


    Dans la très poétique Sourate 38, le verset 33 évoque le hijab dans le sens de « crépuscule » : « Quand un soir on lui présenta de nobles cavales, il dit : « j'ai préféré l'amour de ce bien au souvenir de mon seigneur, jusqu'à ce que ces chevaux aient disparu derrière le voile. Ramenez-les-moi. » il se mit alors à leur trancher les jarrets et le cou ».


    La Sourate 41, verset 5 évoque ceux qui se détournent de l'appel du Prophète : « Ils disent : « Nos cours sont enveloppés d'un voile épais qui nous cache ce vers quoi tu nous appelles ; nos oreilles sont atteintes de surdité ; un voile est placé entre nous et toi. Agis donc, et nous aussi nous agissons » ». Nous voyons bien là combien le voile (hijab) peut être positif (pour préserver le croyant qui risquerait de succomber aux charmes des épouses du Prophète, ou négatif puisqu'il empêche certains d'entendre l'appel de la nouvelle foi.


    La sourate 42, verset 51 aborde la parole que Dieu transmet à l'homme. « Il n'a pas été donné à un mortel que Dieu lui parle si ce n'est par inspiration ou derrière un voile ou encore, en lui envoyant un Messager à qui est révélé, avec sa permission, ce qu'il veut. Il est très haut et sage ».

    Dans la Sourate 83 verset 15, enfin, le Texte prévient les incroyants de leur sort : « Non ! Ils seront, ce Jour-là, séparés de leur Seigneur, puis ils tomberont dans la fournaise. On leur dira alors : « Voici ce que vous traitez de mensonge ! » ». (NDLR La traduction utilise le mot « séparation » pour restituer le mot arabe lamahgouboun construit sur la base de hijab). 




    Vous nous dites donc que les musulmans qui utilisent le mot « hijab » pour désigner le voile qui couvre la tête des femmes commettent un contre sens ?

    Oui. Ils commettent un contre sens linguistique par rapport au vocabulaire coranique. Et les femmes musulmanes qui disent que le hijab est cité dans le Coran se trompent sur le sens du mot. Elles doivent comprendre le sens donné au mot. 


    Au delà de ce contre sens de mot, ceux qui incitent les femmes à se voiler, ne commettent-ils pas d'autres contre sens ?


    Au contre sens linguistique, il faut ajouter un contre sens de but.Le contre sens de but est le suivant : le voile devait désigner les femmes libérées de l'esclavage , parce qu'elle rejoignent la nouvelle religion. La communauté prendra désormais en charge les besoins de celles qui ne parviennent pas à subvenir à leurs propres besoins seules. C'est donc une « libération » à l'époque. J'insiste sur le mot « à l'époque ». parce qu'aujourd'hui, dans beaucoup de cas, le voile apparaît comme un asservissement de la femme. Ainsi donc il produit un effet contraire à celui qu'il doit atteindre. Que faut il alors privilégier ? Le voile coûte que coûte ou sa portée symbolique ? Faut il vouloir la forme plus que la liberté ? La question que nous posons en réalité est celle de l'historicité du texte. La révélation se fait tout de même sur vingt trois ans de vie prophétique. Durant cette période, le Prophète fait bien entendu appel à sa raison pour mettre en adéquation la révélation qu'il ne conteste pas avec la réalité. 



    Est-ce que le Coran recommande à toutes les femmes de se couvrir la tête et les épaules ? Et dans quel vocabulaire le fait-il ?

    Le Coran ne traite les habits de la femme que dans le large contexte de la vie sociale, de l'éducation et de la famille. Il incite à la « pudeur ». 


    Vous dites « pudeur », et ce mot, très employé notamment par les femmes qui portent le voile, à aujourd'hui une nette connotation sexuelle. N'y a t il pas en français une mauvaise traduction du sens du mot « ihticham » ? Ne faut-il pas plutôt parler de la « bienséance » plutôt que de la pudeur ?

    Vous avez probablement raison. Le Coran vise d'abord à la préservation sociale. Et dans cette lecture, il invite plus à la bienséance qu'à la pudeur avec sa connotation sexuelle, du moins lorsqu'il traite des habits. Mais les injonctions qui visent à la bienséance vestimentaire ne concernent pas que la femme ! Et c'est là une erreur majeure commise par les interprètes qui n'ont pas assez étudié. A chaque fois que le Coran parle de la tenue vestimentaire, il parle aux deux sexes.


    Par exemple ?

    Sourate 24, versets 30 et 31 : Dis aux croyants de baisser leur regards, d'être chastes, ce sera plus pur pour eux. Dieu est bien informé de ce qu'ils font. Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d'être chastes, de ne montrer que l'extérieur de leur atours, de rabattre leurs « voiles » « sur leurs poitrines », de ne montrer leurs atours qu'à leurs époux ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs (.). Les lectures du texte, aujourd'hui, doivent nous éclairer sur un point essentiel : le lien entre le(s) but(s) et le(s) moyen(s), ou encore apprendre à distinguer entre le stable et le variable, le stable étant l'objectif et le variable étant le moyen mis en ouvre pour atteindre l'objectif. Dans le cas présent de la Sourate 24, le but est que les hommes et les femmes soient libres et chastes. C'est la part stable du message, son intention spirituelle. Le moyen est donc secondaire. 


    Par quel mot en arabe le Coran désigne t il ce que les femmes doivent rabattre sur leurs poitrines ?

    La Sourate « Al Nour » que nous venons de citer nous donne le mot « Khimar ». « Wa liyadrabna bi khumurihenna ala jouyoubihenna ». Se demander ce que sont les « khumurs » ouvre une discussion déjà importante : la traduction du mot la mieux admise indique que c'est un vêtement large. Le mot « jouyoub » veut dire « poches » en arabe moderne. Mais un poète ante islamique, parlant de la beauté d'une belle, évoque ses « jouyoub » et nous apprend que la belle laissait « nue », c'est dire visible, sa poitrine. Le texte sacré invite donc les femmes à ne pas montrer leurs seins et à rabattre leurs amples vêtements sur leurs poitrines ; à ne se dévoiler que devant les leurs ; à ne pas avoir de conduite provocatrice. rien que de très banal en somme comme recommandation. Et cette invitation à la mesure se retrouve dans les trois religions monothéistes. En Islam, cette invitation s'adresse aussi bien aux femmes qu'aux hommes.


    Faut-il donc comprendre de votre propos que le « khimar » est plus un vêtement sur les épaules qu'un voile qui partirait de la tête, la couvrant ainsi que la poitrine. ?

    Absolument. Les commentateurs anciens, comme Al Tabari par exemple, étaient peut-être plus proches du sens exact du texte parce qu'ils savaient à quoi le texte faisait allusion avec précision et quelle était la situation préalable au texte et que le texte sacré allait donc modifier. Comme avant l'apparition de l'Islam, certaines femmes avaient les seins nus pour les raisons déjà évoquées, alors le texte vient corriger les effets d'une situation préjudiciable aux droits de la femme. Ainsi donc, la démarche essentielle du texte, le propos principal, n'est pas de voiler ou non la tête ou les seins des femmes, mais de leur apporter liberté et protection par rapport au contexte dans lequel elles se trouvent. Et si aujourd'hui le contexte dans lequel elles se trouvent perçoit le voile comme une soumission, alors elles peuvent, pour dire leur liberté acquise par l'Islam, se montrer tête nue ! Le Coran prévoit une solution presque « technique » pour atteindre l'objectif (le stable). La solution technique à la soumission des femmes, à l'époque, est le voile. Le stable est donc la liberté des hommes et des femmes et leur égalité. Alors, il est nécessaire de ne retenir que le stable. Le voile est un moyen. Ce n'est pas un but. C'est du variable. C'est ce que nous disent les commentateurs anciens lorsqu'ils nous expliquent que le Coran doit être compris par rapport à ce qui le précède et à son contexte. Le statut des femmes tout à fait médiocre dans un temps rapproché de l'apparition de l'Islam et que l'Islam vient améliorer. Si la situation des femmes se détériore à nouveau, aujourd'hui par exemple, l'esprit du Coran, doit primer sur l'interprétation. Cet esprit est de libérer les opprimées. C'est la part stable du message. Le moyen est variable.


    A qui s'adresse les injonctions vestimentaires du Coran et quelles en sont les pourtours ?


    Dans la Sourate 32, verset 59, le Coran nous donne une liste précise de ce qu'il faut faire et à qui cela s'adresse. « Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de se couvrir de leurs « voiles » (il faut comprendre ici le mot voile dans le sens de vêtements) : c'est pour elle le moyen le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensée. Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux ».

    Précisons tout de suite que le mot traduit par « voile » dans beaucoup de traductions de qualité est en réalité, en arabe, « jalbibihenna », qui est un possessif féminin pluriel de djellaba (galabeyya en égyptien). Il est donc manifeste que ce n'est pas d'un voile sur la tête qu'il est question mais d'un vêtement dont on se couvre. « Se couvrir de leurs voiles », n'indique donc en rien que la tête doit être couverte. La couverture de la tête à plus de rapport avec des habitudes de commodité qu'avec un symbole religieux quelconque. Il suffit de voir une femme (ou un homme !), en occident ou en orient musulman, aux champs, dans le désert ou en mer, pour comprendre que l'on travaille plus confortablement avec les cheveux ramassés et la tête protégée du soleil. De plus, le Coran n'invite pas à se « cacher » en se couvrant, mais à se « désigner aux autres comme un être libre ». L'objet de cette sourate n'est pas de « camoufler » d'éventuels charmes féminins mais de permettre aux femmes, anciennement objets de convoitises réductrices de leur liberté, d'affirmer qu'elles sont désormais libres. C'est cela qu'il faut retenir. Et je répète : si le voile aujourd'hui indique la soumission d'une femme, alors il est urgent que les femmes s'en défassent. Pour pouvoir répondre à cette question, demandons nous si l'Islam invite à la soumission ? et à qui ? à l'homme ou à Dieu ? Dans ce cadre, la « couverture » s'adresse à toutes les femmes ; épouses et filles du prophète, épouses des croyants. Cela veut dire que l'Islam rend libre toutes celles qui l'embrassent. 



    Comment distinguer dans le texte entre ce qui s'adresse aux épouses du prophète et ce qui s'adresse à toutes les croyantes ?

    Sourate 32 verset 32 et 33 : Ô vous les femmes (Epouses NDLR) du Prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne vous rabaissez pas dans vos propos afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. Usez d'un langage convenable. Restez dans vos maisons, ne vous montrez pas dans vos atours comme le faisaient les femmes au temps de l'ancienne ignorance (Jahiliyya) ». En arabe cela donne : Yanissa'a al Nabi lastunna ka'ahad minal nisa. » Tabari nous explique que le sens du texte est que les femmes ne ressemblent pas, en sortant de leurs demeures, aux esclaves. La liberté apportée aux femmes dont la condition était mauvaise, voilà le sens profond et aujourd'hui perdu du texte. 


    Ce qui concerne les épouses du Prophète, présentées comme une sorte de modèle de la femme, peut-il s'appliquer à toutes les femmes musulmanes soucieuses de tendre vers la perfection ?

    Ma réponse doit être en deux temps : Pour parler des croyants des deux sexes le Coran fait usage du mot mou'menina et mou'menati : « qul lelmou'menina (...) wa qul lelmou'menati ». « Dis au Croyants (...) et dis aux croyantes ». Lorsqu'il parle des épouses du Prophète, il utilise les mots épouses. De plus, la Sourate 32 verset 32 explique bien que « les épouses du Prophète ne sont comparables à aucune autre femme ». Le Coran ne demande pas aux femmes de la communauté de ressembler aux épouses du Prophète. Cependant, comme cela n'est pas formellement interdit, les femmes musulmanes peuvent chercher dans les épouses du Prophète un modèle à suivre. Mais il est important qu'elles suivent l'exemple de la spiritualité et de la liberté des épouses du Prophète, et non pas qu'elles cherchent à les imiter sans comprendre les raisons des gestes des épouses du Prophète. La recherche et l'affirmation de la liberté doivent primer. Attention tout de même à l'idée qui consiste, pour certaines femmes, à appliquer à elles-mêmes ce qui n'est exigible que des épouses du Prophète. Il leur était interdit, par exemple, de se remarier après la mort du Prophète. Est-ce qu'une femme musulmane veuve trouverait salutaire, parce qu'elle généralise les conditions imposées aux seules épouses du Prophète, que les veuves musulmanes ne puissent pas se remarier ?


    Pourquoi les femmes musulmanes, dans les pays musulmans, se voilent - elles ?


    Il faut effectuer cette recherche à plusieurs niveaux : fouiller l'histoire, les traditions, les cultures des peuples. Lorsqu'on se trouve dans un champs strictement religieux, au niveau du « sacré », lorsqu'on recherche les devoirs des croyants, le licite et l'illicite, la punition, nous devons absolument rechercher « l'esprit du texte », c'est à dire la part stable de celui ci. En ce qui concerne le voile, il y a une tendance aujourd'hui à tout vouloir mélanger. C'est un comportement souvent lié à l'ignorance et à lecture du texte à un seul niveau, c'est à dire sans lui accorder de profondeur historique. Le message de l'Islam est intemporel. Comme d'ailleurs celui des deux autres religions monothéistes. Mais il n'est compréhensible que s'il l'on se reporte au contexte dans lequel le Coran à été délivré. C'est exactement ce que ne font pas (ne font plus), les musulmans aujourd'hui. Ainsi, certains fous, certains fondamentalistes, mus par des mobiles qui n'ont rien à voir avec la foi, présentent aux masses ignorantes et analphabètes une lecture limitée et orienté du texte. Pour avoir le courage de la discuter, il faut avoir la culture de la discussion et du débat. Cela s'apprend dans les familles et dans les écoles et ce n'est pas le cas dans la très grande majorité des pays musulmans (et non musulmans !) aujourd'hui. Alors les femmes se voilent. Les hommes cherchent refuge dans un ailleurs meilleur que leur environnement immédiat qui est celui de la misère économique et l'indigence sociale et culturelle. Et progressivement, cet ailleurs s'est transformé en un « après » marchandé. Comme la vie ici bas est difficile et misérable, l'on se réserve un après meilleur. Et l'on donne à Dieu « des gages » de sa bonne conduite sur terre, et appliquant ce qui est présenté par les manipulateurs et les hypocrites comme étant la foi musulmane, déviée de son sens initial et « vendue » aujourd'hui sous la seule lecture de l'intégrisme qui voile les femmes et hurle sa haine de « l'Occident » en particulier et de « l'autre » en général. La lutte des classes qui se déroulait au sein d'un même pays, au sein d'une même société, est devenue une lutte des régions au sein d'un même monde globalisé. Et cela s'exprime, entre autres, par le biais d'un Islam détourné de son sens, sous l'influence d'ignorants riches et marchands de pétrole, dans le monde musulman et ailleurs. 


    Que dites-vous aux femmes et aux filles musulmanes qui se voilent en France ?


    D'abord, si elle veulent se dire musulmanes, je leur demande de bien connaître leur religion. C'est à dire le texte et son histoire. Connaître avant de choisir. Connaître et débattre. ET choisir lorsqu'elles sont adultes, en âge et en savoir. Ensuite, je les invite à dire leur liberté. La liberté ce n'est pas de se voiler si elles le veulent. C'est de s'affirmer comme libre dans une société qui leur ouvre les voies de la liberté. Elles sont françaises. Elles sont donc une partie de la société française. Si le voile est un obstacle à leur liberté, c'est à dire à leur immersion totale dans leur société, alors elles doivent réfléchir et chercher à s'approprier les valeurs de la société française qui est la leur. Les filles musulmanes doivent chercher et parler des valeurs coraniques qui s'adressent à l'humanité toute entière. Elles ne doivent pas se focaliser sur le voile ou d'autres sujets semblables qui dépendent plus d'un contexte variable que d'une vision du monde.  


    Propos recueillis par Arthur Nourel 



    * Après des études à l'université d'Al Azhar au Caire, Mahmoud Azab obtient en France un Doctorat en études sémitiques (Sorbonne 1978). Il a été professeur de langues sémitiques à l'université d'Al Azhar au Caire. Il a été professeur coopérant chargé de l'enseignement bilingue au sein de nombreuses universités africaines (Niger, Tchad.). Il a également été délégué de l'Université d'Al Azhar aux conférences internationales de dialogues interculturels. Il a été nommé en 1996 à Paris comme professeur associé d'arabe classique (langue et littérature) à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (langues « O ») où il est professeur titulaire d'islamologie depuis 2002.









    Pour les citations du Coran, la traduction utilisée est celle de Denise Masson, Essai d'Interprétation du Coran Inimitable, Dar Alkitab Allubnani, Beyrouth, Liban.












     










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